• Harry Potter et l'Enfant Maudit, de J.K.Rowling, Jack Thorne & John Tiffany

    Harry Potter et l'Enfant Maudit

     

     Acte II — Scène 20

     

    SCORPIUS — Mademoiselle, j'ai besoin d'aide. S'il vous plaît, mademoiselle. 

    DOLORES OMBRAGE — Mademoiselle ? Je suis Dolores Ombrage, la directrice de votre école. Je ne suis pas "mademoiselle". 

    SCORPIUS — Vous êtes la directrice ? Mais je...

    DOLORES OMBRAGE — Je suis la directrice. Et quelle que soit l'importance de votre famille, cela ne vous donne pas le droit de traînailler n'importe où en faisant des bêtises. 

    SCORPIUS — Il y un élève dans le lac. Il faut chercher du secours. J'essaye de retrouver mon ami, mademoiselle. Professeur. Madame la directrice. Un élève de Poudlard, mademoiselle. Je cherche Albus Potter.

    DOLORES OMBRAGE — Potter ? Albus Potter ? Il n'y a aucun élève de ce nom dans cette école. D'ailleurs, il n'y a plus eu de Potter à Poudlard depuis des années. Et ce garçon a très mal tourné. Ne repose pas trop en paix, Harry Potter, repose plutôt dans un éternel désespoir. Il ne créait que des ennuis.

    SCORPIUS — Harry Potter est mort ? 

    Le livre en bref

    Année de sortie : 2016

    Auteur : J.K.Rowling ; Jack Thorne ; John Tiffany

     Nombres de pages : 341 (Editions Gallimard)

    Genre : Mystère, Théâtre, Fantastique

     

    De quoi ça cause 

    Être Harry Potter n’a jamais été facile et ne l’est pas davantage depuis qu’il est un employé surmené du Ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus Severus, doit lutter avec le poids d’un héritage familial dont il n’a jamais voulu. Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus.

     

    Harry Potter et l'Enfant Maudit

    Ce que j'en pense

    Comment dire que c'est avec une joie immense que je retrouve les aventures de Harry Potter ! Je ne peux pas me considérer comme une fan depuis les débuts (j'étais pas née), mais disons que je reste franchement bien imprégnée de la saga, et que j'attendais ce huitième tome depuis la sortie des Reliques de la Mort

    Déjà, pour ceux qui seraient passés au travers de l'information, il s'agit d'une pièce de théâtre. L'idée originale revient à Rowling, mais l'écriture à John Tiffany et Jack Thorne, créateurs de la pièce de théâtre. Quelques didascalies pour aiguiller le lecteur et les acteurs, mais sinon que du dialogue. Un découpe en deux partie et quatre actes, eux-mêmes séparés en scènes. 

    Ce qu'il faut savoir, c'est que même si le livre s'intitule Harry Potter et l'Enfant Maudit, il s'agit plutôt d'un Albus Severus Potter & Scorpius Malfoy et l'Enfant Maudit. Pour moi, les véritables protagonistes sont Albus et Scorpius, fils, donc de Harry et Ginny Potter, et Drago et Astoria Malfoy. Deux noms lourds à porter qui vont rapprocher les deux garçons, les faire devenir amis et... leur causer des problèmes avec leurs parents. 

    Car si l'intrigue principale tourne autour de la Nouvelle Génération (à savoir, tous les enfants du trio gagnant et leurs amis), l'œuvre en profite également pour dépeindre les relations adolescent / parents, les problèmes de communication qu'il peut y avoir et les conneries qui peuvent être dites ou faites sous le coup de la colère. En somme, un sujet assez sérieux mais non proposé dans les romans, puisqu'Harry est orphelin, et que sa seule figure paternel, Albus Dumbledore, l'a envoyé au casse pipe. Bref, on comprend donc les difficultés qu'a Harry à élever des enfants sans avoir de modèle auquel se référer, et ceux de ses enfants à vivre dans l'ombre d'un père aussi influent.

    Néanmoins, l'œuvre permet de retrouver l'Ancienne Génération. Hermione, Ron, Harry et Ginny sont bien évidement au cœur de l'action (au second plan), et on découvre un peu plus leur vie et leurs métiers, qui est resté flou pour ceux n'ayant pas suivit l'actualité Pottermore ces derniers années. 

    Harry est donc responsable de la justice magique, Ron gère la boutique de Farces & Attrapes pour Sorciers Facétieux avec George, Ginny est journaliste et Hermione... Ministe de la magie. On retrouve également Drago Malfoy, plutôt important dans le récit, qui avoue certaines de ses faiblesses sans en dire trop sur lui (un Malfoy reste un Malfoy). On ressent tout de même l'évolution des personnages, et l'impact de la Guerre sur leurs vies, en bien comme en mal. 

    D'autres personnages se rajoutent à la balance, dès auxquels on ne s'y attendait pas, comme Amos Diggory, et bien d'autre au fil de l'histoire et des péripéties... mouvementées des deux garçons. 

    Au niveau de l'aspect théâtrale, il n'y a aucun problème de lecture. Bien sûr, la pièce se présente comme une pièce moderne, sans aucun respect pour les trois unités du théâtre classique (pour le bien de l'histoire). Difficile de rester cantonné dans une pièce quand on peu transplaner ou prendre de la poudre de cheminette. Quoiqu'il en soit, la lecture est fluide, les dialogues parfois un peu irréalistes, mais dans l'ensemble rien ne vient perturber une lecture qui se déroule comme pour celle d'un roman

    Les lieux cités sont généralement connus du public, à travers les films et les romans (voire fanarts), et on oublie rapidement qu'il s'agit d'une pièce de théâtre tant le ton est dynamique et les répliques ainsi que les didascalies détaillées comme il le faut pour permettre au lecteur de se situer aussi bien temporellement que géographiquement

    Pour moi, il s'agit donc d'une très bonne œuvre, dynamique, où la lecture n'est pas polluée par l'aspect théâtral. Je reprocherai tout de même le manque de mystère quant au méchant. Assez rapidement (vers la moitié), j'ai deviné de qui il s'agissait. Ce n'est pas dérangeant, mais ça gâche un peu la surprise de fin. Peut-être qu'au théâtre, ce sentiment est épargné, tellement on est pris dans le fil de l'action, mais à la lecture, c'est dommage. 

    Après, la pièce reste aussi pour les enfants, et il est difficile d'être complètement méchant dans une œuvre qui s'adresse à un public aussi large et aussi diversifié. 

    L'aspect également intéressant est les références pouvant être faites au monde moldu (donc le notre), notamment lors de certains péripéties où l'on retrouve dans le caractère des personnages un double de leur parent, mais surtout, de grosses similitude avec le nazisme, rapprochement qui avait déjà été fait avec Voldemort (Hitler), et sa manie des sang-purs (aryens). 

    Le point noir qui risque de déranger pas mal de personne, c'est le manque d'originalité du scénario. L'idée à déjà été utilisée plusieurs fois, et qui rompt avec la nouveauté qu'était la saga de Rowling dans le monde de la littérature. 

    [SPOILER] En effet, l'histoire touche à un système délicat : l'idée des voyages dans le temps, qui à première lecture est une bonne idée, mais plus on y pense, et plus les petits détails dérangent et interpellent. Qui a commencé la boucle, quand ?... Questions bateau dans ce genre de thème qu'il faut oublier. On est là pour prendre du bon temps, pas se casser la tête sur de petits détails. [FIN SPOILER]

    Quoiqu'il en soit, c'est une œuvre que je conseille aux fans de Harry Potter, aux amateurs de théâtre (connaissant déjà la saga au préalable). Il ne faut pas se laisser décourager par l'aspect théâtre et s'imprégner de l'histoire comme elle vient. 

     

     

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