• Les Vestiges du Jour, de James Ivory

    Les Vestiges du Jour

    Le film en bref

    Année de sortie : 23 février 1993

    Durée : 2h14

    Réalisateur : James Ivory

    Acteurs principaux : Anthony Hopkins, Emma Thompson, James Fox, Christopher Reeves, Hugh Grant

    Genres : Drame, Romance

    Interdiction : Aucune

     

    De quoi ça cause ?

    Un Américain, Lewis, vient d'acheter la riche et vaste demeure de Darlington Hall. A peine installé, il prie James Stevens, majordome dans la maison depuis plus de trente ans, de prendre des vacances. Stevens décide d'en profiter pour rendre visite à madame Benn, qu'il connut et aima sans jamais le lui avouer, lorsqu'elle n'était encore que miss Sarah Kenton et oeuvrait comme gouvernante à Darlington Hall. Pendant le trajet, Stevens se souvient. Il revoit son maître, lord Darlington, un inépuisable partisan du rapprochement entre l'Allemagne nazie et l'Angleterre, éprouvant encore l'espèce de fidélité qui le liait à cet homme controversé... 

    Source : telerama.fr

    Les Vestiges du Jour

    Ce que j'en pense

    Les vestiges du jour est un film plein de délicatesse et tout en retenu, à l'image de ses personnages. 

    L'histoire suit le majordome de la demeure de Darlington Hall, et il est clairement définit dès le début du film que ce qui fait un bon majordome, c'est sa dignité. Il faut être digne en toute circonstance et Mr Stevens est un parfait majordome. Il sait faire face à toutes les situations avec le même calme et la même maîtrise de soi, quitte à ce qu'il le regrette plus tard. Anthony Hopkins est parfait dans son rôle. Posé, sûr de lui, maître de ses mouvements et de ses émotions, il représente à merveille son rôle : froid mais terriblement attachant. Et surtout, très maladroit dans ses rapports à autrui. 

    L'autre personnage principal du film est Miss Kenton, l'intendante, jouée par Emma Thomson. Là aussi, l'actrice interprette avec justesse son rôle de femme forte et amoureuse. Non pas amoureuse comme les adolescentes qui battente des cils et se sente défaillir quand leur prince arrive, mais amoureuse avec fierté et honneur. A l'image de Mr Stevens, elle n'exprimera jamais vraiment ses sentiments et c'est cette même retenue qui le personnage touchant. Le personnage fait des choix cruciaux, mais reste digne en toute circonstance. 

    La musique, lente mais profonde est à l'image des deux personnages. Il n'y a pas de grandes envolées lyriques. Au contraire, la bande son semble renforcer le mystère des sentiments des personnages, alourdie l'atmosphère post première guerre mondiale qui règne dans la demeure, mais reste toute de même émouvante par le mélange d'émotion qu'elle semble transporter.

    Les faits, à la fois fictifs et historiques, nous restent tout de même obscure. Qui sont ces hommes politiques qui interviennent ? Quelles décisions sont prises en ces lieux ? On comprend rapidement que, malgré nos cours d'histoire, il est difficile de tout saisir pour la simple raison que la caméra adopte le point de vue de Mr Stevens, qui lui, est coupé du monde extérieur. On saisit également combien il est difficile d'avouer avoir servi un maître qui pactisait avec les nazis. Car la monté d'Hitler est clairement définie en fond de toile.

    Film touchant donc, avec des personnages réservés, fiers et forts qui n'arrivent pas à avouer leur sentiments. Une histoire d'amour qui n'aboutit pas, et c'est là le plus frustrant.  

     

     ★★★

     

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